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Lieutenant Colonna d’Istria

Né le 3 juillet 1928 à Saint-Maixent, fils du général de gendarmerie et résistant Paulin Colonna d’Istria, Léo Colonna d’Istria se distingue en Août 1944, alors qu’il est encore élève au Prytanée National Militaire, en participant à une attaque de convoi avec les Forces Françaises de l’Intérieur. Il est fait prisonnier mais s’évade moins de trois heures après sa capture en ramenant une arme automatique ennemie. Cette action lui vaut une citation à l’ordre de la Division et la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile d’argent.

Il intègre ensuite l’École de l’air en 1947 où il obtiendra le diplôme d’ingénieur aéronautique. Il passe caporal en avril 1948, sergent en octobre de la même année, puis sous-lieutenant en Octobre 1949. Décrit comme un très bon élève pilote mais irréfléchi et à surveiller lors des instructions élémentaires de pilotage, il sera ensuite qualifié d’élève très intelligent et travailleur, de pilote précis, à l’aise en vol et doué pour la chasse, mais aussi d’officier consciencieux tout au long de ses stages de navigateur ou de pilote de chasse à l’École de Meknès.

Léo Colonna d’Istria est ensuite affecté provisoirement au Groupe de Chasse 2/7 « Nice » de Sidi Ahmed en Août 1950 puis rejoindra en Décembre 1950 le Groupe 2/9 « Auvergne » où il évoluera sur Grumman Hellcat F6F.  

Après des campagnes au Maroc, en Tunisie et en Algérie de Février 1950 à Avril 1951, il embarque pour Saïgon et rejoint la Base Aérienne de Tan Son Nhut en Mai 1951. Le sous-lieutenant Colonna d’Istria est victime le 16 juin 1951 à Thu-Duc d’un accident aérien, quelques minutes après le décollage, il perçoit un bruit anormal puis le moteur s’arrête brutalement, il largue alors ses bombes, puis pose l’appareil, train rentré, en campagne, il s’en sortira indemne. Il est victime d’un second accident, le 25 décembre 1951, lors d’un atterrissage de retour d’une mission de bombardement et de mitraillage. Léo Colonna d’Istria s’en sortira indemne une nouvelle fois.

Il est nommé lieutenant en Octobre 1951 et obtient la médaille coloniale agrafe « Extrême-Orient ».
Le 25 avril 1952, à 20km de Tayninh, au cours d’une mission de guerre, en raison d’une mauvaise visibilité, les 2 patrouilles effectuant la mission se retrouvent face à face au point de rassemblement. Le LTT Colonna d’Istria entre en collision avec le SGT Motte, leurs avions, les Grumman Hellcat F6F n°79.566 et n° 77.539, s’écrasent puis explosent au sol, tuant les 2 pilotes. Reconnu comme étant un pilote expérimenté, bien formé et calme, Léo Colonna d’Istria sera fait Chevalier de la Légion d’honneur pour services exceptionnels en Indochine. Par la suite, le 16 septembre 1952, Léo Colonna d’Istria recevra la Croix de guerre TOE avec palme et sera cité à l’ordre de la division de l’Armée aérienne pour ses qualités d’officier d’élite exemplaire, sa participation remarquable à l’opération « Tourbillon 2 » le 30 Mai 1951 ainsi qu’à son attaque de précision sur deux chaloupes le 7 juillet 1951 près de Cho-Moi.

Pilote émérite et officier valeureux, Léo Colonna D’Istria cumulait plus de 673h de vol dont 65 missions de guerre et 113h de vol de guerre.

« Pour l’Honneur, de la France, de la Corse et de celui de ton nom » était la devise qu’il partageait avec son père.

Circonstances de sa disparition

Le 24 Septembre 1952, une mission de neutralisation, préalable à un parachutage, est effectuée par mauvaise visibilité en raison de conditions météorologiques défavorables. Les deux chefs de patrouille effectuant la mission et cherchant à se rassembler sur le point d’attente à l’issue du premier bombardement ne se voient qu’au dernier moment et manœuvrent « in extremis ». Cependant, leurs équipiers, qui sont en échelon refusé, réagissent avec un léger retard. Les deux appareils s’écrasent et explosent, tuant les pilotes des deux avions, le lieutenant Léo Colonna d’Istria et le sergent Maurice Motte. La responsabilité de cette accident mortel ne sera pas imputée aux pilotes expérimentés et bien formés qu’étaient le LTT Colonna d’Istria et le SGT Motte. En effet, la mauvaise visibilité et le nombre important d’appareils dans la zone, seront retenus comme causes de la collision.

Décorations

Chevalier de la Légion d’honneur, à titre posthume

Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d’argent

Croix de guerre TOE avec palme

Médaille coloniale agrafe « Extrême-Orient »

Auteurs : aspirant Thomas Lemblé , commandant© Dr. Christian Brun

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