Lieutenant Audemard d’Alençon
Né à Paris le 5 janvier 1914 et après de brillantes études au collège Sainte-Geneviève, Marcel Audemard d’Alençon entre à l’École de l’air le 1er Octobre 1935 avec la première promotion, celle qui devait choisir pour parrain le Capitaine Guynemer.
Élève-officier, il a déjà sur ses camarades une influence incontestable et salutaire. Élu « Père Système » de la promotion c’est à lui qu’échoit, à la rentrée scolaire de 1936, la mission d’inculquer à la nouvelle promotion, l’« Esprit de l’École ». Il est tout désigné pour cette tâche, parce qu’il représente ce type d’officier, nouveau et traditionnel à la fois, que l’École de l’air, alors stationnée à Versailles, a voulu former.
Nommé caporal le 4 avril 1936, il est breveté pilote le 3 juillet et porte les galons de sergent le 1er Août de la même année. Il est promu sous-lieutenant le 1er octobre 1937 et affecté à la 23ème escadre de bombardement stationnée à Toulouse. Il vient alors à Istres suivre le stage de transformation sur multimoteurs. A l’issue de ce stage, au mois de janvier 1938, il revient à l’École de l’air, mais cette fois à Salon, en qualité d’instructeur. Il se donne avec passion à cette nouvelle tâche. L’estime et le respect que ses élèves lui ont toujours témoigné est la meilleure preuve de sa réussite. Le commandant de l’École le notait alors comme un sujet d’élite.
Affecté ensuite à l’escadrille n° 2 (traditions de la SPA 153 de la Grande Guerre) du groupe de chasse 1/4 stationné à Reims, il rejoint son unité en juillet 1938. Dans son groupe, il affirme avec une maitrise et une conscience professionnelle jamais prises à défaut, ses véritables qualités de pilote et d’officier. Il est promu lieutenant le 1er octobre 1939.
En mai et juin 1940, pendant la Bataille de France, il se distingue en remportant une victoire aérienne contre un Messerschmitt 109 au cours d’une mission de protection, faisant preuve d’une audace admirable toutes les fois que l’occasion lui est donnée d’engager le combat.
Son chef, parlait déjà, en 1940, du lieutenant Audemard d’Alençon, avec une ferveur et en des termes que seuls peuvent inspirer des natures exceptionnelles.
« On sentait, disait-il, sous son regard calme et froid, une nature vibrante, enthousiaste et attachante, domptée par une volonté toujours maitresse, d’elle-même. Il avait sur ses camarades une influence considérable, il était l’âme de l’escadrille, il était universellement aimé ».
Hélas, la destinée ne fit pas grâce à tant de courage et à tant de qualités. A l’aube du 6 juin 1940, n’ignorant rien des risques de sa mission, mais choisissant délibérément pour lui la place la plus dangereuse dans le dispositif, il s’envole pour sa dernière opération : au cours d’un combat inégal, et après avoir probablement abattu 2 appareils ennemis, son avion est touché, et s’écrase à Etotones, près d’Horvillers, dans la Somme.
La mention « Mort pour la France » lui a été accordée ainsi que la croix de chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. Il est également titulaire de la Croix de guerre 39-40 avec deux palmes et une étoile de bronze. Il totalisait 529 heures 40 de vol et 1 victoire aérienne homologuée.
Le lieutenant Audemard d’Alançon est le parrain de la promotion 1966 de l’École de l’air et de l’espace.
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