Général Bonneau, commandant l’École de l’air entre 1937 et 1940.
Le général Bonneau, ancien commandant de l’École de l’Air, est mort le 2 octobre 1975 après avoir consacré le meilleur de sa vie aux armées françaises, en particulier à l’Armée de l’Air.
Né le 24 septembre 1888 d’une famille militaire, bachelier latin, sciences et mathématiques élémentaires, il s’engage le 1er octobre 1909 au 8ème Régiment de cuirassiers et est admis à l’École de Saumur en 1912 d’où il sort sous-lieutenant le 1er octobre 1913. Il participe brillamment aux opérations dès la déclaration de guerre, est grièvement blessé le 19 août 1914 ce qui lui vaut une citation à l’ordre de l’Armée mais l’empêche de poursuivre dans la cavalerie.
Volontaire pour l’aviation, il la rejoint en novembre 1914 et est breveté pilote le 15 avril 1915. Immédiatement engagé, il sert dans la chasse. Les 2 citations qu’il obtient alors font état de ses qualités exceptionnelles d’ardeur, d’énergie et le présentent comme un pilote volontaire pour toutes les missions périlleuses, spéciales et lointaines. C’est au cours d’une de ces missions qu’il est descendu et fait prisonnier dans la Somme en juillet 1916, puis interné en Poméranie.
Dès son retour de captivité, il rejoint l’aviation française en Allemagne, sert au 33ème régiment, puis commande le 3ème Groupe de chasse avec lequel il fait mouvement sur Châteauroux avant d’aller commander la base, puis la 3ème demi-brigade de chasse à Tours.
À partir de 1936, il met sa grande expérience au service des écoles, celle des apprentis mécaniciens de Rochefort puis, en 1937, le Centre École de Salon-de-Provence qui abrite l’École de l’Air. Le 2 septembre 1939, il est chargé de transférer l’École de l’Air dans le sud-ouest et de répartir les élèves des 2 promotions 1938 et 1939 sur les bases de Bordeaux, Mont-de-Marsan, Bergerac et des Landes de Bussac.
Après l’armistice, il commande la base de Meknès. Il est placé en congé en septembre 1940 et entre dans les rangs de la Résistance du Sud-Ouest. Il est arrêté le 3 mai 1944 par la Gestapo, incarcéré au Fort du Ha de Bordeaux, puis déporté au Camp de concentration de Dachau.
Rapatrié en 1945, il est affecté à la mission militaire pour les affaires allemandes, puis au commandement de la base de Marignane, avant de quitter le service actif le 15 février 1947 avec le grade de général de brigade.
Le général Bonneau met ensuite ses qualités exceptionnelles et son expérience aérienne au service de l’aviation civile comme secrétaire général des transporteurs aériens.
Grand-Croix de la Légion d’honneur, 3 fois blessé, titulaire de 6 citations dont 3 à l’ordre de l’Armée, le général Bonneau a consacré sa vie et toutes ses activités au service de la France. Il a tenu à être enterré en toute simplicité à La Rochelle, d’où il était originaire, après qu’une messe fût célébrée au Val de Grâce où il est mort.
Commandant© Laurent Blanc et commandant© Dr. Christian Brun
D’après un article de la Revue Le Piège, N° 63, octobre 1975, p. 5





